« Fani bolatek ixxi kal baaha agira kak rabteh fani bolatah », littéralement traduit, si l’art de la chanson est en régression, c’est parce que des légendes nous quittent, chantait Amanda.,
Le 18 septembre 2007 à Poitier, en France une légende de la chanson djiboutienne s’est éteinte, loin de la mère-patrie. J’ai dit bien djiboutienne, parce qu’Abdallah Lee était une icône qui chantait dans toutes les langues nationales. Le vide effroyable laissé par Abdallah nous accable chaque fois que sa voix au timbre magique résonne à travers ses innombrables et indémodables morceaux. Ses pas de danses cadencés au rythme de dinkhara et son éternel sourire au coin de lèvres nous manquent cruellement.
Jamais artiste n’aura été aussi présent dans le quotidien des Djiboutiens des années après sa disparition. Abdallah Lee dont les chansons passent en boucle à la RTD et accompagnent souvent les passagers dans les bus et mini bus faisant la navette entre la place Harbi et les quartiers populaires était à lui seul une véritable légende. Par-delà les qualités humaines qui étaient les siennes, ce qui a fait Abdallah Lee c’est d’abord un répertoire inclassable. Ses morceaux qui sont pour la plupart l’oeuvre d’un certain Alwan Bourhan sont d’une richesse exceptionnelle. Abdallah Lee, c’était aussi une voix inimitable.
Que Dieu lui réserve une place parmi les vertueux !