L’Ambassadeur de Djibouti auprès des Nations Unies Son Excellence M. Mohamed Siad Doualeh a pris part lors de la réunion du Conseil de Sécurité intitulée « Renforcer la sûreté maritime par la coopération  internationale aux fins de la stabilité mondiale ».

Lors de son discours, il a indiqué que la sécurité maritime à un moment où les menaces se multiplient, devient de plus en plus complexe et de plus en plus interconnectées. Il est à noter, comme l'indique un rapport de l'UNIDIR, que la configuration actuelle du Conseil de sécurité comprend un groupe de pays disposant d'une expérience et d'une expertise accumulée sur cette question. Nous remercions également la Présidence grecque pour la note conceptuelle détaillée et bien élaborée ainsi que pour les questions directrices qui ont grandement contribué à clarifier les enjeux et à favoriser une discussion approfondie sur les moyens de faire face collectivement aux menaces traditionnelles et aux défis émergents.

Djibouti a un intérêt évident dans la sécurité maritime. Situé au carrefour de certaines des routes maritimes les plus vitales du monde (environ 20 % du commerce mondial transite par ce passage), et en tant que nation maritime depuis des temps immémoriaux, le droit de la mer —tel qu'il s'est développé au fil des ans — a toujours revêtu une grande importance pour le peuple djiboutien. Djibouti est, à ce titre, fier d'avoir été l'un des signataires originels de la Convention de Montego Bay, le 10 décembre 1982.

Mais, selon nous, l'une de ses plus grandes réussites est insuffisamment reconnue : la décision avisée de ses rédacteurs d'intégrer dans son architecture juridique la reconnaissance du fait que la coopération, tant au niveau international que régional — ce qui est crucial — est essentielle pour permettre une utilisation responsable et pacifique des mers.

Les obligations de coopération revêtent une importance particulière pour Djibouti, à la lumière des problèmes maritimes regrettables qui ont affecté la mer Rouge et le golfe d'Aden, ayant conduit à l'adoption par le Conseil de la résolution 2722 de janvier 2024. Djibouti est donc heureux d'avoir joué un rôle significatif dans l'élaboration du Code de conduite relatif à la répression de la piraterie et des vols à main armée contre les navires dans l'océan Indien occidental et le golfe d'Aden, adopté par Djibouti et 20 États de la région le 29 janvier 2009, et connu sous le nom de Code de conduite de Djibouti. Ce Code, qui réaffirme que « le droit international, tel que reflété dans la CNUDM, constitue le cadre juridique applicable à la lutte contre la piraterie et les vols à main armée en mer », consacre l'accord des signataires à coopérer en matière d'enquête, d'arrestation et de poursuites des personnes soupçonnées de tels actes ; d'interdiction et de saisie des navires suspects ; de sauvetage de navires, de personnes et de biens ; ainsi que de conduite d' opérations conjointes.

Depuis l'adoption du Code de conduite de Djibouti — et fort de son succès en matière de coopération — 18 États de la région ont adopté, en janvier 2017, l'Amendement de Djeddah audit Code. Cet amendement a élargi le champ du Code à la coopération sur d'autres activités ayant un impact sur la mer Rouge et le golfe d'Aden, dont l'importance s'est clairement accrue, à savoir : la pêche illégale, non déclarée et non réglementée ; le trafic d'armes, de stupéfiants et de substances psychotropes ; le commerce illégal de la faune ; le soutage illégal de pétrole ; le vol de brut ; la traite et le trafic de personnes ; et le déversement illégal de déchets toxiques.

Sous la direction du Président Guelleh, le plan de développement économique de Djibouti vise à transformer le pays en un centre logistique, commercial et de télécommunications. Djibouti a investi dans 12 câbles sous-marins, illustrant son engagement à devenir une passerelle numérique entre l'Europe, l'Asie et l'Afrique. De tels projets ne peuvent se concrétiser que si les préoccupations liées à la sécurité maritime sont efficacement prises en compte dès leur apparition. Djibouti a ainsi engagé des efforts pour renforcer son cadre de sécurité maritime. Nous saisissons cette occasion pour remercier les organisations internationales, les pays amis et les partenaires qui ont assisté Djibouti dans ses efforts visant à renforcer les plans de sécurité portuaire et à améliorer les compétences du personnel chargé de leur mise en œuvre. Toutefois, bâtir un secteur maritime autonome nécessite des investissements dans des capacités navales robustes ainsi que la conception de programmes de formation durables à long terme et de transfert de technologies. Cela implique, bien entendu, des investissements massifs dans un environnement marqué par des priorités concurrentes, comme c'est souvent le cas dans les pays en développement. Nous appelons donc nos amis et partenaires à continuer d'apporter à Djibouti le soutien crucial dont il a besoin.

Djibouti est un partenaire fiable et engagé. Il constitue un hub humanitaire et accueille des installations impliquées dans les opérations de lutte contre le terrorisme et les missions de lutte contre la piraterie, contribuant ainsi à la sécurité régionale et mondiale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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