Depuis trois jours, une délégation de la Banque mondiale est installée à Djibouti pour des discussions intensives suite au classement de l'Indice de Performance des Ports à Conteneurs (IPPC). Cet indice, élaboré annuellement par la Banque mondiale et S&P Global Market Intelligence, vise à mesurer le temps passé par les navires dans les ports. Cependant, les récentes évaluations ont suscité un vif débat entre les autorités djiboutiennes et les experts internationaux.

Hier, en début d'après-midi, après trois jours de discussions animées et constructives, les divergences persistaient. Le président des autorités portuaires, M. Aboubaker Omar Hadi, entouré de ses proches collaborateurs, a apporté des éclaircissements essentiels face aux experts de la Banque mondiale.

Le cœur du désaccord réside dans l’inclusion des facteurs externes indépendants du port dans le calcul de l’indice, notamment la sécurité dans la Mer Rouge et les procédures additionnelles pour les cargaisons vers le Yémen. Ces mesures ont été renforcées depuis septembre 2023 en réponse à la résolution 2216 du Conseil de sécurité des Nations Unies, affectant le temps d'attente des navires à Djibouti.

Les navires UNVIM, gérés par l'ONU pour les services d'appui aux projets, transitent par Djibouti pour des raisons de sécurité et d'inspection, impactant injustement le classement de l'IPPC. Djibouti se trouve ainsi pénalisée pour son engagement humanitaire.

Cette situation appelle à une révision des critères de l’IPPC pour intégrer de tels contextes exceptionnels, respectant ainsi l’esprit altruiste de Djibouti. Le débat souligne l’importance d’une analyse nuancée des données dans les classements internationaux, pour rendre justice aux efforts des nations engagées dans des questions complexes.

Il a été convenu que la coopération entre la Banque mondiale et les autorités portuaires djiboutiennes sera renforcée, notamment dans la digitalisation des données et le renforcement des capacités. Les autorités se sont engagées à fournir les données nécessaires pour corriger l'IPPC dans les 6 prochains mois. De plus, la Banque mondiale accompagnera Djibouti pour former d'autres ports africains.

Cette affaire à Djibouti pourrait servir de cas d’étude pour la Banque mondiale, incitant à une révision préalable des critères avant la publication des rapports futurs.

 

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